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L’UNOC 2025 : une conférence cruciale pour l’avenir de l’océan et des récifs coralliens.


Acropora colony - Acropora millepora
Affiche officielle de l’UNOC 2025 à Nice – Crédit : Nations Unies


La prochaine Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC) se tiendra à Nice en 2025. Cet événement mondial représente un moment clé pour renforcer les actions en faveur de la protection des océans, en particulier des récifs coralliens, menacés par le changement climatique. Alors que la science tire la sonnette d’alarme, les engagements politiques et les initiatives collectives deviennent essentiels pour préserver la biodiversité marine. Cet article explore les enjeux de l’UNOC 2025, avec un éclairage particulier sur la situation des coraux et sur la contribution de la société civile, notamment à travers l’expérience partagée lors des 24h MARRES.



Qu’est-ce que l’UNOC ?



Une conférence mondiale pour l’océan


L’UNOC, ou Conférence des Nations Unies sur l’océan, est un sommet international réunissant gouvernements, scientifiques, ONG, acteurs économiques et représentants de la société civile. Son objectif : faire progresser l’Objectif de Développement Durable n°14, qui vise à « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines ».


Depuis sa première édition en 2017 à New York, puis en 2022 à Lisbonne, l’UNOC s’est imposée comme un rendez-vous incontournable pour la gouvernance mondiale de l’océan.



Objectifs de l’édition 2025 à Nice


En 2025, la France et le Costa Rica coorganisent cette conférence à Nice. Les discussions porteront notamment sur :

  • la réduction de la pollution plastique,

  • la protection de la haute mer,

  • le renforcement du financement pour les aires marines protégées,

  • l’intégration des savoirs locaux et scientifiques.

L’urgence climatique, les conséquences de l’élévation des températures sur les écosystèmes marins, et les solutions basées sur la nature seront au cœur des débats.





Restauration récifs coralliens
Entre eau et air - Photographie © Martin Colognoli



Pourquoi l’UNOC 2025 est décisive pour les récifs coralliens


L’état des récifs coralliens dans le monde


Les récifs coralliens couvrent moins de 1 % du plancher océanique, mais abritent environ 25 % de la biodiversité marine. Ils constituent des barrières naturelles contre les tempêtes, des réserves halieutiques essentielles, et des lieux de grande valeur culturelle pour de nombreuses communautés côtières.


Aujourd’hui, selon les estimations du GIEC, jusqu’à 90 % des récifs tropicaux pourraient disparaître d’ici 2050, si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites de manière drastique.


Les menaces liées aux dérèglements climatiques


Le blanchissement massif des coraux, provoqué par le réchauffement des eaux, s’intensifie. À cela s’ajoutent l’acidification des océans, la pollution plastique, la surpêche et le développement côtier non maîtrisé. Ces pressions combinées rendent la résilience des récifs de plus en plus difficile.



L’importance des engagements politiques internationaux

L’UNOC offre une plateforme pour formaliser des engagements globaux. En 2022, plusieurs pays ont rejoint la coalition « 30x30 » pour protéger 30 % des océans d’ici 2030. En 2025, l’enjeu sera de transformer ces engagements en actions concrètes et financées, notamment dans les zones les plus sensibles comme la région Indo-Pacifique ou la Méditerranée.



Photographe environnemental capturant un récif corallien sain – Projet artistique pour l’océan - Photographie © Martin Colognoli
Photographe environnemental capturant un récif corallien sain – Projet artistique pour l’océan - Photographie © Martin Colognoli


Le rôle des scientifiques et de la société civile


Le rôle des scientifiques et de la société civile


Les scientifiques ne cessent de le rappeler : les récifs sont des indicateurs précoces de l’état de santé des océans. Ils réagissent rapidement aux perturbations et permettent de détecter les effets du changement global.


Les derniers rapports du GIEC et de l’IPBES insistent sur le rôle crucial des récifs dans le maintien de la biodiversité marine et dans la régulation du climat côtier.



Des initiatives locales aux recommandations mondiales


De nombreuses ONG, comme Coral Guardian, Sulubai Foundation ou Reef Check, mènent des actions de restauration et de sensibilisation. Ces efforts, souvent issus de la société civile ou de communautés locales, méritent d’être reconnus à l’échelle internationale.


L’UNOC est une occasion de valoriser ces solutions « venues du terrain », souvent innovantes, participatives et culturellement ancrées.



L’implication des artistes et photographes engagés


Parmi les intervenants marquants de ces dernières années, des artistes engagés utilisent la photographie et le storytelling pour reconnecter le public à la beauté fragile des récifs.


C’est dans cet esprit que j’ai participé aux 24h MARRES (Master MARine REsources – UCA), une journée de rencontres entre chercheurs, décideurs, artistes et citoyens. J’y ai présenté mon projet photographique Coral Rebirth, mêlant art visuel, données scientifiques et témoignages de terrain. Cette expérience a permis de montrer que l’émotion artistique peut devenir un levier puissant pour l’action environnementale.



Ce que pourrait changer l’UNOC pour les coraux


La question du financement de la conservation


La protection des récifs nécessite des moyens. Restaurer un hectare de récif coûte entre 100 000 et 500 000 euros selon les méthodes employées. Pourtant, moins de 0,01 % du financement climatique mondial est alloué aux récifs coralliens.


L’UNOC pourrait impulser un mécanisme financier global, associant fonds publics, philanthropie et contributions privées.


Des solutions basées sur la nature


Les récifs peuvent aussi faire partie de la solution. Ils atténuent les effets du changement climatique en stockant du carbone, en freinant l’érosion côtière, et en soutenant la sécurité alimentaire de millions de personnes.


Reconnaître ces services rendus à la société permettrait d’intégrer les récifs dans les politiques d’adaptation climatique.


Un agenda pour 2030 et au-delà


L’UNOC 2025 doit être une étape stratégique. Elle peut consolider un agenda international cohérent, avec des indicateurs de suivi, une gouvernance partagée, et un soutien aux pays les plus vulnérables.


La déclaration finale, attendue à Nice, devra affirmer une volonté politique claire de sauver les récifs et de mettre fin à l’érosion de la biodiversité marine.



Image aérienne du récif corallien menacé par le blanchissement – Source : Martin Colognoli
Image aérienne du récif corallien menacé par le blanchissement – Source : Martin Colognoli


Conclusion : l’océan a besoin d’alliés


Le corail, sentinelle et symbole de l’urgence climatique

Le corail est bien plus qu’un animal marin. C’est un symbole de la vie interconnectée sur Terre. Fragile mais essentiel, menacé mais porteur d’espoir, il nous rappelle que notre destin est lié à celui des écosystèmes marins.


Appel à l’action collective

L’UNOC 2025 peut marquer un tournant. Mais elle ne suffira pas sans l’implication de toutes les parties prenantes : États, entreprises, chercheurs, citoyens, artistes.Chacun peut agir. À son échelle.


Comme l’a souligné un étudiant lors des 24h MARRES :« Protéger le corail, c’est protéger notre futur. » Il est temps de faire de cette phrase une réalité partagée.



🔗 Pour aller plus loin



Références scientifiques


  • IPCC. (2023). Climate Change 2023: Synthesis Report. Intergovernmental Panel on Climate Change.


  • IPBES. (2019). Global Assessment Report on Biodiversity and Ecosystem Services.


  • Hughes, T. P. et al. (2017). Global warming and recurrent mass bleaching of corals. Nature, 543(7645), 373–377.


  • Hoegh-Guldberg, O. et al. (2018). Impacts of 1.5 °C global warming on natural and human systems. IPCC Special Report.


  • Spalding, M. D., Burke, L., Wood, S. A., Ashpole, J., Hutchison, J., & zu Ermgassen, P. (2017). Mapping the global value and distribution of coral reef tourism. Marine Policy, 82, 104–113.


  • Duarte, C. M., Losada, I. J., Hendriks, I. E., Mazarrasa, I., & Marbà, N. (2013). The role of coastal plant communities for climate change mitigation and adaptation. Nature Climate Change, 3(11), 961–968.



 
 
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